Le financement des startups de l'ESS

Retrouvez les étapes des financements dédiés aux entreprises à impact.


Ecosystème financement
Publié le 12/12/2019

Le financement des startups de l’économie sociale et solidaire (ESS) profite du climat favorable à l’investissement. Les startups françaises ont en effet levé près de 5 milliards d’euros sur l’année 2019, contre 3,5 milliards d’euros l’année précédente. Plus irrigué, le secteur de l’ESS profite également d’un intérêt plus marqué de la part d’acteurs privés comme publics, avec la création de nouvelles directives internes de financement et l’émergence de fonds spécialisés. Pour s’y retrouver, nous vous avons préparé l’infographie et l’article complémentaire suivants.

La structuration des financeurs de l’ESS 

Deux natures d’acteurs évoluent dans l’écosystème ESS : 

  • Les institutions et organismes dédiés : comme France Active, les banques solidaires et éthiques (La Nef, Triodos Banque) ou les plateformes de particuliers (Lita.co, Zeste par La Nef),
  • et les acteurs généralistes ayant décelé une opportunité sur ce marché : Bpifrance, les banques commerciales et les plateformes telles Ulule. 

C’est la complémentarité de ces deux types d’acteurs qui permet une structuration fine et dense du financement de l’ESS, afin de proposer un financement aux startups du secteur à chaque stade de leur développement.

Les étapes du financement de l’ESS

Le fil rouge de cette infographie est qu’il existe une multitude de dispositifs pour les startups de l’ESS, et ce tout au long de leur développement. De petits montants non dilutifs accordés par des particuliers ou des institutions, les dispositifs prennent ensuite la forme de financement dilutif via des acteurs de capital-risque plus traditionnels (comme les fonds VC ou PE). Les étapes du financement des startups de l’ESS sont les suivantes :

  • La création d’une page de crowdfunding : si les plateformes de crowdfunding existent depuis des plusieurs décennies, l’attention stricte de certaines à l’ESS est plus récent. Dès lors, les particuliers peuvent maintenant soutenir un projet à impact, national ou local. Les plus connues pour financer de tels projets sont Tudigo, LITA.co (ex-1001PACT), MiiMOSA, HelloAsso et Zeste (lancé par La Nef). Certaines sont généralistes, d’autres soutiennent des domaines précis (comme MiiMOSA en agriculture et alimentation) ou des formes juridiques particulières (comme HelloAsso).

  • L’obtention d’un prêt d’honneur : les prêts d’honneur sont accordés aux entrepreneurs, sans garantie personnelle ou réelle, et gonflent le montant des fonds propres de la société. Les réseaux traditionnels les plus connus, Réseau Initiative et Réseau Entreprendre, proposent un dérivé dédié aux entreprises de l’ESS : Initiative Remarquable et Entreprendre Autrement. D’autres réseaux, comme RAISE et le réseau Racines (CLEFE), sont structurellement dédiés à l’ESS. Dans tous les cas, contactez la branche locale de ces réseaux, par exemple Paris Initiative Entreprise (PIE) à Paris.

  • L’obtention de dons et subventions : cette catégorie s’est élargit ses dernières années, portée par une prise de conscience des institutions publiques et des corporates. De manière non exhaustive, on retrouve les acteurs et aides suivants :

    • Fondations : Fondation de France, fonds de dotation Entreprendre&+, Fondation MACIF, Fondation la France s'engage (FFE), FAPE EDF, Fondation BNP Paribas, Fondation Carrefour, Fondation Famae

    • Prix et concours : Trophées parisiens de l'économie sociale et solidaire, Google.org Impact Challenge, Women in Tech for Good (La Ruche), Prix Entrepreneure Responsable (PER), Circular Challenge de CITEO, Prix AGIPI pour un monde durable, Trophée Start-Up Numérique (catégorie Impact positif), Prix start-up EDF Pulse, Crisalide Eco-activités, Prix de l’Impact Local (CNCRESS), Positive Impact Pitch (C3D)

    • Subventions et aides publiques : Fonds de Confiance (France Active), FISO 2 (Bpifrance), PIA 3 via l’ADEME. Pensez à vous rapprocher de votre région via le site de votre CRESS : la région Bretagne propose ainsi le Cap Création ESS (Bretagne) et la Normandie le dispositif Émergence ESS.

  • La contractualisation d’un prêt, bancaire ou non : historiquement limité aux banques solidaires (La NEF, Triodos, Caisse Solidaire) et mutualistes (Banque Populaire, Caisse d’Epargne, Crédit Agricole, Crédit Coopératif, Crédit Mutuel), l’octroi de prêts aux entreprises de l’ESS est désormais proposé par les banques commerciales (BNP Paribas, LCL, Société Générale, etc.). Les plateformes de crowdlending se sont également multipliées, comme MiiMOSA, SPEAR ou encore Solylend. Outre ces acteurs financiers traditionnels, on retrouve un ensemble d’acteurs proposant des prêts, dont France Active (Prêt solidaire), Bpifrance (prêt ESS), l’Adie (Association pour le droit à l’initiative économique) et Socoden/ScopInvest/SofiScop (proposant un prêt participatif aux SCOP et les SCIC). Pensez également à vous rapprocher de votre région, certaines proposent des dispositifs comme le Pays de La Loire avec son prêt ESS & RSE. 

  • L’obtention d’une garantie : les garanties peuvent être obtenues auprès d’institutions publiques et privées, comme Bpifrance ou la CEFC (Compagnie Européenne des Garanties et Cautions). Elles sont aussi proposées par des structures ESS, comme France Active (Garantie Impact), Sogama (pour les associations), Sofiscop (pour les coopératives) et Socoden/ScopInvest/SofiScop (pour les SCOP et les SCIC).

  • La consolidation des fonds propres et quasi fonds propres : une multitude d’acteurs évolue dans cette catégorie, France Active en tête. L’institution propose trois dispositifs : SIFA , Innov’ESS et le Contrat d’Apport Associatif. L’IDES (Institut de développement de l’économie sociale) intervient également au niveau des fonds propres et quasi fonds propres. Enfin, on retrouve des financeurs régionaux ou thématiques, comme Bretagne Capital Solidaire (Bretagne), Transméa (Rhône-Alpes), Energie Partagée et Socoden/ScopInvest/SofiScop.

  • Le financement par des réseaux et plateformes dédiés : la structuration du secteur de l’ESS est particulièrement visible avec l’émergence de nouveaux réseaux et organismes. Ainsi, business angels et réseaux d’investisseurs se structurent autour de la problématique de l’impact, comme Garrigue et le club des CIGALES. De nouveaux formats d’accompagnement ont vu le jour, comme des incubateurs et accélérateurs prenant de l’equity : parmi eux, on trouve Accélérateur 21 (Croix-Rouge), Incoplex 93 (INCO), Antropia ESSEC et 50Partners Impact. Enfin, les plateformes de crowdequity ont également un rôle à jouer, dont Enerfip, LITA.co et Tudigo.

  • L’investissement de fonds à impact : de manière non exhaustive, on retrouve les acteurs suivants selon les tours de table :

    • Seed : makesense SEED I, INCO, Colam Impact, Aviva Impact Investing France (géré par INCO), Nov’ESS (géré par INCO et Mandarine Gestion), Planetic Asset Management, Impact Partners, Quadia, GROUPE SOS Pulse (ex-Comptoir de l’Innovation)

    • Serie A et + : INCO, We Positive Invest (Arkéa Capital), Ring Capital, Investir&+, Nov’ESS, GROUPE SOS Pulse, Citizen Capital

    • PE : Impact Coopératif (ESFIN Gestion), Alter Equity, Citizen Capital, GROUPE SOS Pulse, PhiTrust Partenaires, S’fair (Siparex), Solifap, Mirova

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Marché porteur et médiatique, l’ESS attire la curiosité. Porté par cet intérêt croissant et l’émergence de nouveaux acteurs, le financement de ces startups et jeunes entreprises s’en trouve facilité année après année. Les entrepreneurs du secteur peuvent ainsi profiter des aides traditionnelles à l’innovation ainsi que des dispositifs strictement ESS, afin de passer à l’étape supérieure de développement. 


Envie d'en savoir plus sur l'impact investing ? Retrouvez notre série d'articles sur le sujet et notre mapping des fonds à impact français. Vous pouvez également retrouver le détail de ces sources de financement ESS et bien plus sur Eldorado !

Avec la contribution de
anna@eldorado.co's picture
Anna Richard
VC Analyst @ Eldorado


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